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2025, 9’59

français

Ancre 1

Marianne se dispute avec son compagnon après avoir eu le malheur de regarder son téléphone pendant qu’ils faisaient l’amour. La discussion s’emballe, et la situation devient rapidement incontrôlable.

[EN] Marianne argues with her partner after she has the misfortune to look at her cell phone while they were making love. The argument gets out of hand, the neighbors soon get involved and the situation quickly spirals out of control.

EXTRAITS DE L'ENTRETIEN accordé au Morocco World News

suite à la nomination du film au Prix de la Meilleure Réalisation au Marrakech Short Film Festival

Votre film "Notifications" est en compétition à Marrakech pour le prix de la meilleure réalisation. Pouvez-vous nous parler de la genèse de ce court métrage, et de ce que vous souhaitiez explorer à travers lui ?

"Notifications" est un film très à part dans ma filmographie, et peut-être le signe d’une nouvelle orientation, ou d’une réflexion en cours dans mon rapport au cinéma. Il est en effet tourné en plan-séquence : c’est un seul plan, de dix minutes, sans le moindre montage. Tous mes autres films sont très découpés, très montés : il y a beaucoup de plans, et beaucoup de travail de montage. Je passe toujours des heures au montage à chercher toutes les plus subtiles nuances de jeu proposées par les comédiens dans les différentes prises.

J’ai ressenti je crois une forme de lassitude, de passer autant de temps seul derrière un écran à tricoter de la vie pour en créer une de toutes pièces qui ait l’air la plus vraie et la plus belle possible aux yeux du spectateur.

Et puis j’ai été très marqué par les récents progrès de l’IA. J’ai été frappé de voir qu’une partie de mon savoir-faire en tant que cinéaste (surtout pour l’instant celle consistant à créer des belles images) était complétement bouleversée : ce que j’avais mis des années à apprendre à faire, une ligne de commandes peut permettre de l’obtenir en quelques secondes. Je me suis demandé ce qui, à terme, allait me rester si ainsi la plupart de mes compétences étaient vouées à être maîtrisées aussi bien que moi par une machine, et j’ai compris que ce que l’IA ne pourrait jamais me prendre, c’est ce que je ressens, chimiquement, émotionnellement, à l’intérieur de mon corps et de mon cerveau, quand je crée avec l’autre, et ce qui se crée de façon accidentelle dans l’interaction entre des êtres humains.

Alors que dans mes films précédents je préférais maîtriser le plus possible en passant des heures au montage, j’ai choisi dans ce film de me soumettre à l’incertitude, la fragilité, accepté avec joie de dépendre beaucoup plus du facteur humain. D’être dans une démarche plus organique, qui m’a ainsi apporté des choses, dans le travail commun des comédiens et de toutes l’équipe technique sur dix minutes intenses, que je n’aurais pas pu imaginer ni prévoir, ni moi ni la machine.

 

On retrouve dans votre œuvre littéraire un goût pour le paradoxe, l'ironie et les faux-semblants. Est-ce une tonalité que vous avez également cherché à insuffler dans votre mise en scène cinématographique ?

Oui, tout à fait, et dans "Notifications" peut-être plus que dans tous mes autres films. Je pense que l’humanité consacre une trop grande partie de son énergie sinon à mentir, du moins à dissimuler ce qu’il pense vraiment. À faire semblant en permanence. Moi y compris. Et on ne le fait pas forcément pour nuire à autrui. La plupart du temps, c’est par faiblesse, timidité, par peur de se montrer tel qu’on est. Et surtout pour répondre à l’impératif de nos socio-cultures qui toutes, globalement, de la Chine au Pérou ou la Norvège, nous inclinent à dissimuler l’exposition de notre fragilité. C’est à la fois quelque chose de dramatique et de très drôle, ou risible. Nous jouons des rôles en permanence – et pas toujours très bien.

Ma démarche, qui se retrouve dans "Notifications" formulée presque mathématiquement, consiste à nous rappeler nos artifices, nous rappeler que nous portons des masques. Sans vouloir dévoiler l’intrigue, je fais tomber les masques 4 ou 5 fois dans le film, dévoilant par un mouvement de caméra ce qui n’était pas visible, et qui pourtant était là et donnait tout son sens à la scène.

C’est une démarche d’humilité, pour nous inciter à l’humilité. A cesser de prendre tellement au sérieux tous ces rôles que nous jouons. J’ai l’impression - mais je sais que c’est une illusion - que si l’humanité prenait vraiment conscience de ça, le monde irait mieux.

Je pense qu’il faut se battre avec rage pour tout ce qui nous est cher, mais ne jamais oublier qu’au fond, nous jouons une pièce que personne ne regarde. Autrement dit : Battons-nous pour être Brad Pitt, mais n’oublions jamais qu’il n’y a personne dans la salle.

 

Votre parcours est marqué par une grande diversité artistique : romans, bande dessinée, théâtre et cinéma. Comment ces différentes formes d'expression se nourrissent-elles entre elles ?

Ce sont les différents morceaux d’un miroir brisé, que j’essaie, en me servant de l’un ou de l’autre, de rassembler pour reformer l’image qui s’est perdue, le miroir de nos vies, de nos fragilités, de nos émotions. Ces quatre formes d’expression infusent les unes dans les autres, et ressortent marquées les unes par les autres. On me dit souvent que mes romans sont très visuels, ou cinématographiques, que je devrais en faire des scénarios. Que mes films sont très écrits, accordant une grande importance au texte, qui peut rappeler à certains des traits propres au théâtre. Mais j’ai tendance au théâtre à préférer le théâtre microté, pour retrouver des nuances de jeu propres au cinéma. Et quant à la bande-dessinée, qui pour moi n’est qu’une sorte de story-board avec du texte, c’est peut-être la forme matricielle de mon activité artistique, parce qu’au fond c’est le désir originel que je n’ai jamais pu assouvir : je crois que j’écris des romans et des pièces et réaliser des films uniquement parce que je ne sais pas dessiner.

DISTRIBUTION

  

Brigitte MASURE : Marianne

Guillaume FULGENCE : Emmanuel

Frédérique MARLOT : Myriam

Maud CASARI TENENBAUM : Sarah

Maxime BERDOUGO : Ghislain

Clara MAGISSON : Chloé

 

 

EQUIPE TECHNIQUE

 

Réalisation : François SZABOWSKI

Scénario : François SZABOWSKI

Idée originale : Stéphane LIEHART et Karim AIT-GACEM

Premier Assistant réalisateur : Gauthier BLANCHE

Second Assistant réalisateur : Théo GERMAIN

Scripte : Manon DAURY

Image : François SZABOWSKI

Premier Assistant caméra : Alexandre DUBOIS

Second Assistant caméra : Jonathan DIDOT

Chef électricien : Gaël GOMEZ

Électriciens : Samy BELLAICHE, Thomas ROBIER

Chef opérateur son : Dimitri PAPADIMITRIOU

Perche : Boris VERNIS

Costumes : Julien SIROTINE

Décoration : Matthieu THORIGNY, Jérôme BLANCHET

Maquilleuse : Nina GUICHARD

Montage et étalonnage : Alexandre ETKIND

Mixage : Stéphane LIENHART

Photographe de plateau : Igor BORISOV

Régie : Emma KERET

Assistante de production : Maud CASARI TENENBAUM

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